Le monde communiste
et la gauche occidentale
Ce n'est qu'en 1968
que les partis communistes les plus importants dans le monde
entier prennent pour la première fois ouvertement une
attitude différente, voire opposée, au PCUS en
s'opposant à l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie.
Certains de ces partis manifestaient une tendance de plus en
plus forte à devenir autonome par rapport au PCUS.
Le sécrétaire général
du PCI, Luigi Longo, se rend au mois de mai à Prague
pour soutenir le processus réformateur de Dubcek. Waldeck
Rochet du PCF reste plus réservé.
Une information intéressante
constitue aussi le fait que les partis communistes recevaient
des contributions financières du PCUS. Ces sommes jouaient
un rôle important surtout dans les petits partis du tiers-monde
et dans une mesure aussi même dans les plus grands partis
comme PCI ou PCF. Dans les pays du tiers-monde s'ajoutait le
point de vue concernant si les événements affaiblissent
ou non l'impérialisme, incarné par leur ennemi
principal, les Etats-Unis. Ils voyaient dans le Printemps de
Prague un mouvement affaiblissant les " forces anti-impérialistes
" en mettant en difficulté l'URSS qui les soutenaient
en leur fournissant les armes et de l'aide financière.
L'économie étatisée et le monopole du pouvoir
du parti unique représentaient pour eux la voie la plus
efficace et la plus rapide pour sortir de sous-développement.
En Amérique latine la plupart
des partis communistes étaient dans l'illégalité
ou à l'exil. La plupart d'entre eux n'avait pas de grande
influence dans leur pays et ils soutinrent le PCUS en raison
de leur dépendance à l'URSS sans laquelle ils
ne pouvaient pas exister (ex : Cuba qui voulait obtenir l'engagement
militaire de l'URSS en faveur de la révolution cubaine).
En Asie - le PC japonais a condamné
l'intervention et a pris une attitude autonome du PCUS, le PC
chinois et certains d'autres partis dépendant de ce dernier
condamnèrent également l'intervention et le Printemps
de Prague comme une " déviation révisionniste
". Le PC indien prend une position positive envers la tentative
du PCT de relier le socialisme à la démocratie
mais exprime sa compréhension de la crainte de l'URSS
face aux menaces à l'égard du socialisme.
Une des raisons principale pourquoi
la gauche occidentale dix ans après la chute des régimes
totalitaires dans les pays de l'Europe de l'Est gagne des élections
et gouverne dans treize de quinze membres de l'UE (directement
ou à travers des coalitions), tout en ayant une position
assez forte même dans les pays de l'Europe centrale, est
sans doute le fait que le régime soviétique s'est
effondré en 1989-1991 et que la Russie ne présente
plus une menace (idéologique ni militaire) directe pour
l'Occident. Elle en a su tirer des conséquences et s'est
engagée sur la voie des réformes en renonçant
à la voie illusoire et révolutionnaire. Cette
" nouvelle gauche " cherche quand même
une nouvelle voie pour donner à la société
civile plus de possibilités d'exercer une influence sur
la gestion des affaires publiques et un " Etat social
" avec pour base l'économie de marché avec
un rôle régulateur afin de défendre les
intérêts de toute la société.
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