On ne saura plus jamais
quelle direction auraient prises les réformes et tout
le processus du Printemps de Prague si l'URSS n'avait pas intervenu.
On ne peut rester qu'aux hypothèses (49% d'enthousiastes,
33% de pessimistes, 9% d'ambivalents et 10% de " sans
opinion " selon un sondage effectué par l'Institut
de sociologie de l'université de Vienne en 1995-1996).
Aujourd'hui on peut voir une continuation
du Printemps tchécoslovaque interrompu - cette fois c'est
une " une reprise en version achevée "
- dans la " révolution de velours "
et dans son processus de démocratisation, lancé
pour la première fois déjà en 1968. C'est
l'un de nombreux pas sur le chemin du retour de la " Tchéco-slovaquie
" en Europe. Novembre 1989 a actualisé les espoirs
du Printemps 1968. Sur le plan international, le Printemps de
Prague a servi de prélude à la perestroïka
de Gorbatchev et il a annoncé la chute du communisme
en Europe.
Pourtant Le Printemps de Prague n'est
pas un sujet dont on parle en actuelle République tchèque
ni en Slovaquie (57% de personnes intérrogées
ne parlent " pratiquement jamais " des événements
de 1968 dans le cercle familial et seulement 6% abordent le
thème " fréquemment "). La population
a honte d'avoir été naïve et stupide et elle
a adopté une attitude cynique envers les événements
de cette époque. Elle manifeste un manque d'intérêt
exemplaire pour son histoire la plus récente, considérée
comme une tragédie nationale. Pour la société
tchécoslovaque c'était une déception, un
sentiment d'avoir être trompée. Elle réagit
par un silence, un embarras. Josef Smrkovský, le président
du Parlement tchécoslovaque a prononcé une triste
vérité : " Le fait de ne pas avoir défendu
le pays contre les envahisseurs étrangers a causé
un dommage moral irréparable au peuple tchécoslovaque
".
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