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 Bohuslav Reynek

(1892 – 1971)

 


Bohuslav Reynek, poète, traducteur et graveur, est né le 31 mai 1892 à Petrkov. Sa maison natale, entourée d’un jardin qui joue un rôle important aussi bien dans ses textes que dans ses gravures, située une colline, est typique de ce petit village morave, où s’enracine la voie contemplative et spirituelle de cet artiste modeste et doué.

Enfant, Reynek veut devenir forestier, mais pour obéir à son père, il doit faire des études à l’Ecole technique supérieure de Prague. Malgré tous ses efforts, il n’achève pas ses études, mais il acquiert à la même époque le goût de la nature et de l’expression poétique. Son sens du détail et sa vision poétique des paysages et de la nature se font sentir dès ses premiers recueils, Žízne (Soifs ,1921), Smutek zeme (La tristesse de la Terre, 1924).

Ses trois recueils suivants, Rybí šupiny (Ecailles de poissons, 1922), Had na snehu (Le serpent sur la neige, 1924) et Rty a zuby (Lèvres et dents, 1925), sont traversés par des motifs bibliques, et puisent largement dans le courant expressionniste, dont Reynek traduisait alors certains auteurs pour la Maison d’édition morave de Josef Florian. Ces textes sont porteurs d’un regard apocalyptique sur un monde où Dieu a laissé place au Diable, regard qu’il faut rattacher à l’éducation catholique de l’auteur et l’atmosphère générale de l’Europe après la première guerre mondiale.

Pour travailler à son œuvre de peintre, Reynek se rend en 1913 en Bretagne, à Concarneau, et la France deviendra dès lors sa seconde patrie. Il y revient régulièrement après son mariage avec Suzanne Renaud, poétesse française dont il traduit en tchèque le premier recueil, « Ta vie est là ». Entre 1926 et 1936, il passe la moitié de l’année à Grenoble avec sa femme et ses deux fils.

Durant la seconde guerre mondiale, Reynek ne peut pas revenir en France. Il doit quitter Petrkov avec sa famille, et trouve asile dans la famille de son ami défunt Josef Florian.

Poursuivi par le régime communiste après la guerre en tant qu’auteur catholique, Reynek est menacé de devoir à nouveau quitter son domicile. Il finit néanmoins par obtenir l’autorisation de continuer à vivre chez lui, mais doit assister à la destruction de son jardin tant aimé.



Don Quijote, 1958
Emprunté à www.galerieart.cz/reynek_vystava_05.htm

Dans les années cinquante, Reynek concentre son travail sur ses gravures, particulièrement les eaux-fortes et les pointes sèches, grâce auxquelles son œuvre a aujourd’hui acquis une grande popularité.

Grâce à une levée temporaire de l’interdit qui frappe ses publications, il parvient à publier Podzimní motýli (Les papillons d´automne, 1969), qui inclut également les recueils plus anciens Sníh na zápraží (La neige sur le seuil - poèmes des années 1945-1950) et Mráz v okne (La gel à la fenêtre - poèmes des années 1950-1955). Dans ces textes, Reynek révèle la beauté et la spiritualité des choses quotidiennes les plus insignifiantes, dont la charge poétique nous accompagne, et des animaux, qui forment un maillon indispensable dans la chaîne des êtres vivants ; il s’intéresse enfin aux relations métaphysiques entre tout ce qui nous entoure.

Son dernier recueil, Odlet vlaštovek (L’envol des hirondelles, 1980, achevé en 1971), boucle une œuvre emplie d’un calme extraordinaire, d’un grand recueillement et d’humilité chrétienne.

Reynek nous a laissé, outre son oeuvre poétique, une œuvre respectable de traducteur, avec des traductions d’auteurs français comme L. Bloy, G. Bernanos, P. Claudel, M. Jacob, F. Jammes, Ch. Péguy, P. Valéry, J. Rictus, J. Giono, T. Corbiere, P. Verlaine.

Dans les années 80, Sylvie Germain, auteur française aujourd’hui connue, fit la connaissance à Prague de l’œuvre et de la famille de Reynek. Elle rend compte de ses impressions de lecture et de sa découverte du style de vie et du travail de cet artiste dans son livre Bohuslav Reynek à Petrkov, disponible aussi bien pour les lecteurs français que pour les tchèques.
Bohuslav Reynek est mort le 28 septembre 1971. Il est enterré à Petrkov.


Milada Záborová


Sources:

Germain, S. : Bohuslav Reynek à Petrkov : un nomade en sa demeure. Saint-Cyr-sur-Loire, Pirot, 1998.
Germain, S. : Bohuslav Reynek v Petrkove: poutník ve svém príbytku. (traduction P. Turek). Havlíckuv Brod, Literární cajovna Suzanne Renaud, 2000.
Halasová, D. : Bohuslav Reynek. Brno, Petrov, 1992.
Med, J. : Spisovatelé ve stínu. Prague, Portál, 2004.
Reynek, D., Reynek, J., Pelán, A. : Kdo chodí tmami. Prague, Torst, 2004.
Rotrekl, Z. : Skrytá tvár ceské literatury. Brno, Blok, 1993.
Trávnícek, M. : Pout a vyhnanství. Brno, Proglas, 1996.
Trávnícek, M. : Sdílet vecné. Studie, profily a kritiky. Olomouc, Periplum, 2002.

Oeuvres graphiques sur Internet :

www.galerieart.cz/reynek_vystava_05.htm

 

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