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Josef Palivec

(1886 - 1975)

 

Josef Palivec est né le 7 octobre 1886 à Zbiroh, avant la première guerre mondiale il a travaillé dans différentes revues et hebdomadaires, dès la fin de la guerre il commence à travailler pour la République tchécoslovaque naissante et dès 1919 il est envoyé à Genève auprès de la Société des Nations ; il sera plus tard délégué comme attaché culturel tchécoslovaque à Paris, où il restera jusqu’à 1930. Pendant ces années il fait connaissance avec le monde culturel français (Paul Valéry, Philippe Soupault, Jean Cassou, Valéry-Larbaud…), commence à traduire la poésie de Valéry en tchèque, de même que de la poésie tchèque en français.

En 1930 il se marie (après avoir divorcé d’avec sa première épouse, la femme-peintre H. Guerzonie) avec Helena Čapková, sœur des frères Čapek, et il retourne à Prague où il travaillera au ministère des Affaires Étrangères. Sous l’occupation allemande il s’engage dans la Résistance, prépare une anthologie de la poésie tchèque, Le Cri de la couronne tchèque (Křik Koruny ceské), conçue comme un protestation contre l’occupation. Pendant la guerre il publie trois recueils, Le Sceau (Pečetní prsten, 1941), L’Écoute (Naslouchání, 1942), Le Dormeur (Spáč – édité avec Pečetní prsten et Naslouchání dans le volume Síta,1943). En janvier 1945 il est arrêté, et détenu dans la prison praguoise de Pankrác. Après la guerre, il recommence à travailler au ministère des Affaires Étrangères, mais il est obligé en 1948 de quitter son poste. Après avoir envoyé à l’étranger des messages sur les évènements en Tchécoslovaquie il est arrêté en décembre 1949, et en 1951 condamné à vingt ans de prison pour haute trahison - il restera prisonnier jusqu’en 1959. Après sa libération, il vivra encore 16 ans à Prague, entretenant des contacts avec la nouvelle génération des poètes. Il décède le 30 janvier 1975.

Josef Palivec est connu surtout pour ses traductions de Paul Valéry, mais aussi pour sa propre poésie, influencée par celle de Valéry ; en revanche, ses traductions du tchèque sont malgré leurs qualités restées dans l’oubli. Pourtant elles ne montrent pas moins d’art que les traductions de la poésie de Paul Valéry. Quoique la propagation de la culture tchèque et slovaque fît partie à l’époque de sa mission d’attaché culturel (le jeune État tchécoslovaque ayant besoin de reconnaissance culturelle), il est possible de distinguer l’apport personnel de Palivec : haute qualité de ses traductions, actualité de son choix et son goût. Ses nombreuses amitiés parmi les poètes tchèques lui permirent un accès facile aux nouveautés importantes. Tandis que la plupart des traductions du tchèque en français puisait à l’époque dans la littérature de la fin du XIXe siècle, Palivec cherchait à présenter la littérature contemporaine et vivante. Palivec traduisait soit seul, soit en collaboration avec les poètes français : René Morax, Félix de Méans, Francis Baumal ; ses traductions ont été publié dans différentes revues littéraires et culturelles (La Revue nouvelle, Signaux, La Revue bleue, La Revue mondiale, Le Monde nouveau, La revue européenne…). La nuit et l’éventail de Nezval dans la traduction de Palivec paraîtra aussi en volume en 1934 dans la maison d’édition Orbis ; de même, un fragment du poème Edison, du même Nezval, paraîtra dans sa traduction dans l’Anthologie de la littérature tchèque de Hanuš Jelínek (1930). Ce sera d’ailleurs la seule traduction de l’anthologie à échapper aux foudres du grand critique littéraire tchèque, F. X. Šalda, si sévère envers le choix et la manière de traduire de Jelínek. Tandis que Jelinek traduit toutes les poèmes en vers libre, Josef Palivec fait l’effort de garder les qualités sonores de l’original, rythme et rime – gageure tenue dans le cas de la poésie de Wolker et de Nezval. Même un Richard Weiner, sceptique quant à la traductibilité de la poésie, dira son admiration pour l’art de Palivec: "Surtout dans les traductions des poèmes ils [Josef Palivec et Francis Baumal] ont rendu leur rôle particulièrement difficile, comme par coquetterie, à tel point qu’ils ont traduit en rime et dans le rythme de l’original, même si ce n’était pas du tout l’habitude des traducteurs français. Josef Palivec est devenu célèbre en tant que traducteur de Valéry, montrant avec cette anthologie [il s’agit du numéro tchécoslovaque de la Revue nouvelle] qu’il savait traduire aussi légèrement, aussi naturellement et sûrement dans le sens inverse. Soit je me trompe, soit Vítezslav Nezval en lisant la traduction de Palivec de La nuit et l’éventail se demandera s’il a écrit ce poème en tchèque ou en français."1

 

Klara Jelínková, Université Charles

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1. Richard Weiner, „Bohemika z Paríže“, Lidové noviny 37, 1929, n. 609, p. 7, 4. 12.

 

 

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