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Vítězslav Nezval

26. 5. 1900 Biskoupky (près de Moravský Krumlov)
6. 4. 1958 Prague


    Poète, prosateur, dramaturge, essayiste, traducteur, scénariste. Son père, instituteur et homme cultivé, le pousse à développer ses talents et lui transmet sa foi en le socialisme. Il étudie d'abord à Brno, puis s'installe à Prague où l'attirent les conférences de F. X. Šalda, mais il ne cessera de séjourner à la campagne où il écrira la plupart de ses livres. Influencé par des auteurs tels que K. Hlavácek, O. Brezina, J. Deml, A. Rimbaud (qu'il découvre grâce à J. Mahen) ou encore G. Apollinaire, il publie son premier recueil, Le pont (1922) à vingt-deux ans. En 1924, il fait la connaissance de K. Teige et de J. Wolker et devient vite une des figures de proue du Devětsil et un des auteurs les plus prolifiques de l'époque : il est l'auteur de plusieurs dizaines de recueils de poésie, de plusieurs romans et essais, de libretto pour ballets, de textes littéraire pour la radio, ainsi que de plusieurs scénarios (notamment pour Erotikon de G. Machatý).

    Sa poésie sait nommer les choses de façon concrète tout en développant de grands jeux de fantaisie basés sur le principe de l'association d'éléments disparates et en s'habillant de forme issues du divertissement populaire et du folklore (Poèmes pour cartes-postales, 1926 ; Inscriptions funéraires, 1927 ; Le jeu de dés, 1929…). Il rédige aussi plusieurs grands poèmes portés par une imagination libérée, montrant le monde comme un éternel changement, un éternel mouvement (L'enchanteur stupéfiant, 1924 ; L'Acrobate, 1927 ; Edison, 1928). Le poétisme le pousse également à créer avec K. Teige un nouveau type de recueil poétique où la partie graphique et les illustrations (parfois même photographiques) ont autant d'importance que le texte (La pantomime, 1924 ; L'Alphabet, 1926…).

    Ses nombreux voyages se répercutent dans son œuvre : la France, Monaco et l'Italie dans le recueil L'Adieu au foulard (1934) et dans le roman Monaco (1934), Moscou dans Moscou, l'invisible (1935), Paris dans La rue Gît-le-cœur (1936), l'Union soviétique dans La grande horloge (1949) et dans Inachevé (1960). En France, il fait la connaissance d'A. Breton et des surréalistes, ce qui le poussera à former, en 1934, un groupe surréaliste tchèque. Sa poésie connaît alors un affaiblissement des métaphores au profit d'une langue plus proche de la prose. Les associations d'images sont peu à peu remplacées par des listes litaniques d'éléments librement placés les uns à côté des autres. Le rôle de l'inconscient prend de l'importance dans des transcriptions de l'automatisme psychique et pousse les différents recueils vers un monothématisme plus conséquent (La femme au pluriel, 1936 ; Prague aux doigts de pluie, 1936 ; Le fossoyeur absolu, 1937 ; La mère espoir, 1938). Lorsque, en 1938, la plupart des membres du groupe surréaliste de Prague critiqueront les procès de Moscou, il tentera de dissoudre le groupe. Dans le années 30, il s'engage contre le fascisme (en 1934, il remet le prix que lui a remporté son recueil L'Adieu au foulard aux émigrés antifascistes allemands).

    Mais les méthodes surréalistes ne suffisent pas à son talent insatiable, et c'est ainsi qu'en 1936, il publie, sous un pseudonyme, les 52 amères ballades de l'éternel étudiant David, poèmes à la forme fixe et faisant retentir des motifs sociaux. Il réagit aux événements de Munich et à leurs conséquences par les recueils Tableau historique (1939) et Cinq minutes derrière la ville (1940). En 1944, il est emprisonné pendant une courte période. Après la guerre, il dirige le Comité de cinéma au Ministère de l'information et travaille pour diverses institutions littéraires et cinématographiques, aidant à instaurer l'orientation communiste politiquement contrôlée de la création artistique. Ses derniers recueils oscillent entre un effort de préserver une certaine liberté de l'expression lyrique (Les bleuets et les villes, 1955) et une servilité à la propagande communiste (Staline, 1949 ; Le chant de la paix, 1950 ; De chez nous, 1951).

 

Jean-Gaspard Páleníček

D'après Zdeněk Pešat, " Vítězslav Nezval ", in Slovník ceských spisovatelu od roku 1945, T. 2, p. 121-126

 

 

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