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Vladimír Holan

(1905-1980)

 

Un des plus grands poètes tchèques modernes. Brièvement influencé à ses débuts par le poétisme, il s’oriente rapidement vers une expression abstraite et pessimiste (Le Triomphe de la mort, 1930), puis à la fin des années trente, révolutionnaire et antinazi, il devient un auteur résolument engagé. Cette période se prolonge durant les années de guerre et au-delà, avec plusieurs compositions dédiés à l’Union soviétique et à l’Armée rouge (1945-1947). Bientôt, cependant, il remet en question son engagement politique, rompt avec le parti communisme et s’enferme dans un silence éloquent, interrompu seulement lors de la libéralisation des années 60.  « La double expérience du nazisme et du communisme ayant fourni à Holan son substrat historique, c’est par un langage de douleur qu’il dominera dorénavant l’absurdité tragique des choses, pour pouvoir atteindre les questions essentielles, supra-historiques, questions qu’il pose non pas à la société, ni même au monde, mais à l’univers tel qu’il est conçu dans la tradition archaïque. En se confondant dans un apparent cercle d’identité, la question et la réponse atteignent une dimension nouvelle : cette troisième et dernière période de l’œuvre holanienne fait de son auteur, selon ses propres paroles, un « poète sombre, poète apocalyptique » de son temps.


V. H. avec František Halas à Zboněk en Moravie lors des vacances de 1935, tiré du livre Vladimír Justl, Œuvres complètes de Vladimír Holan, volume 11 : Bagatelles [Sebrané spisy Vladimíra Holana, svazek 11 : Bagately], Prague, Odeon, 1988.

L’œuvre épique de Holan culmine avec les Histoires [Příběhy] (1963) écrites entre 1954 et 1962 et le poème Une nuit avec Hamlet [Noc s Hamletem] (1964), écrit entre 1949 et 1956. Tout en quittant le vers régulier et les structures traditionnelles, Holan devient narrateur actif, donnant au poète un rôle dominant par rapport au message. Mais l’art de la contradiction – contradiction exploitée jusqu’aux ultimes conséquences possibles – permet à l’auteur de dépasser le cadre simplement « épique » de ses histoires et de leur fournir un tissu proprement dramatique. Cette optique s’accentue encore dans Une nuit avec Hamlet, le « summum de l’œuvre holanienne » selon certains, réflexion, méditation et dialogue rassemblant réalités et personnages historiques dans une seule tragédie moderne. La « période noire » est également celle des recueils Iyriques, dont En marche [Na postupu] (1964), Douleur [Bolest] (1965), Un coq pour Asclépios [Asképiovi kohouta] (1970). L’évolution du genre Iyrique est semblable à celle des cycles épiques : le vers se libère, le poème se confond avec une réflexion, voire un aphorisme, le paradoxe est plus présent que jamais. Après le Printemps de Prague, interrompu par l’arrivée des chars soviétiques, l’histoire se répète pour les manuscrits de Holan : les deux derniers recueils, rassemblés sous le titre de L'Abîme de l'abîme [Propast propasti, 1982], ne verront le jour qu’après la mort du poète. » (Patrick Ouředník). A côté de vers pour enfants et de textes en prose, il laisse une impressionnante œuvre de traduction (Ronsard, Baudelaire, Rilke, Góngora, etc.)

 

J. G. Páleníček

 

 

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