Note sur Le rouet d'or
Cette légende se trouve aussi dans le recueil de Madame
Božena Němcová (premier cahier). Par ailleurs on en
trouve une semblable parmi les légendes de Russie du sud.
"Mon garçon, donne-moi de l'eau vive" -
L'eau vive signifie en fait l'eau d'été, qui court
; l'eau morte, c'est celle de l'hiver, la glace. A l'eau vive,
on reconnaît dans la légende slave une puissance
capable de ranimer le corps tout entier, fût-il déjà
tombé en poussière, dès qu'il y sera plongé.
Si on la versait dans la mer, celle-ci brûlerait d'une flamme
vive. Cette différence entre eau vive et eau morte, les
légendes russes la font de cette façon : l'eau morte
permet au corps en morceaux de se souder, et l'eau vive redonne
vie à ce corps ainsi reconstitué. Il est évident
que l'on désignait de sorte la puissance commune de l'eau
de raffermir et de ranimer.
"Vrrr - quel méchant fil tu files
!" - Le crime perpétré est ici dénoncé
par le ronronnement du rouet ; de même dans certaines légendes
communes aux Tchèques, Polonais et Petits-russes par un
flûtiau taillé dans un saule.